La gouache est peut-être ce qui permet d’être au plus près de l’huile, surtout pour les paysages. C’est un matériau d’étude des plus souples et dont le rendu peut vraiment, sur certaine technique de demi-pâte, se rapprocher de l’huile, la brillance en moins.
Un petit torrent d’eau fraiche
C’était pendant des vacances merveilleuses. Là, on est dans les Pyrénées.
Je crapahutais comme un beau diable. Je bossais comme un âne en presse et c’étaient mes premières vacances tout seul, un mois durant. J’avais un sac à dos super lourd, et j’avais trouvé une charmante auberge d’altitude où j’étais le seul client (mois de juin 92, je crois). Les deux charmants petits vieux qui tenaient l’auberge étaient au petit soin pour moi, et je sillonnais, chaque jour, les allants-tours avec mon matos à dessin et quelques fruits secs.
Je suis arrivé devant ce torrent. Le son en était merveilleux, il faisait frais, juste assez pour m’éviter d’avoir chaud. Je me suis installé et j’ai fait cette gouache.
C’est un dessin que j’aime beaucoup, et un des rares exposés chez moi (posé sans sous-verre sur une commode, appuyé sur le mur), j’y retrouve l’ambiance qu’il y avait. Un espace de solitude agréable, où, quoi que je vienne d’en dire, on ne se sent pas seul. L’eau, le ciel, les arbres, chaque plante et chaque bestiole m’y tenaient compagnie.
Des paysages
De tout ce que j’ai peint, ce qui me calme le plus, c’est surement les paysages. J’aime la campagne, plus que la mer, plus que la montagne. J’aime le bruissement de son silence, j’aime ses courbes, ses odeurs, les pas que je suis invité à y faire.
Alors je fais des paysages, sur place, de mémoire, inventés.
Le premier est un pont aux environs de Puy-l’évecque, dans le Lot. Une petite gouache faite sur place.
Les deuxième et troisième sont des paysages inventés. Des moments, en ville (à Montreuil), où l’envie de campagne est trop forte, où le besoin d’herbe, de ciel et d’arbres, de champs de blé et d’horizon me tanne l’esprit.
Le quatrième est un format raisin fait à l’Aquarelle et à la gouache. C’est plus un exercice qu’une vraie volonté de représenter quelque chose de précis, un de mes premiers "grands formats", surement issu d’un lointain souvenir de Provence.
Le dernier est une vue du Périgord. C’était à l’approche d’un château dans le parc duquel j’étais entré sans m’en apercevoir, et le second, une vue inventée qui pourrait être à la porte du Morvan, semblable à des vues croisées lors de mes nombreuses balades.