C’est pour préparer mon cours d’aquarelle que j’ai commencé à faire cette série... et puis j’y ai pris goût.
Outre le fait que cela m’a donné quelques connaissances en aquarelle, cette série m’a fait voyager, moi qui ne voyage pas dans l’espace et seulement dans le temps. J’ai eu à certains moments une impression de pénétrer mon sujet, notamment lors du portrait du vieil homme. Car la plupart de ses aquarelles me prenaient pas mal de temps. Le petit Boudha s’est étalé sur au moins quinze jours. Pour la pirogue, il y a au moins 7 couches pour le fond, et plusieurs jours pour le reste, aussi à cause des temps de séchage.
Bref, même si cette série est faite à partir de photos, il y a eu une vraie implication sur la plupart des dessins, une volonté de marquer du respect pour ces gens d’ailleurs.
À propos des Gueshas
J’avais trouvé un poste de prof d’aquarelle à l’école de dessin de Saintes. C’était le bienvenu. Mon activité de restaurateur de tableaux ne suffisait pas vraiment à me faire vivre, et les cours ont toujours été pour moi un complément à mon "salaire" et surtout un véritable plaisir.
Bref, un cours d’aquarelle, principalement à "de vieilles dames", et "quelques messieurs". Je dis ça, mais c’étaient des gens charmants avec qui j’ai pu partager deréels moments de plaisir.
J’ai toujours pratiqué la couleur pleine. Enfin, souvent. Alors l’aquarelle... je leur ai amené un autre point de vue, même si par ailleurs, je me suis entraîné aux techniques de lavis et que nous les avons travaillé ensemble. Et comme je connaissais bien l’encre, ça aide. Mais le plus drole dans l’histoire, c’est que cette deuxième aquarelle est mon entrainement avant de donner mon premier cours.
Sincèrement, je la trouve parfaite. Elle a été un grand moment d’émotion. On ne peut pas lâcher une aquarelle comme ça. Une aquarelle peut se reprendre, mais elle n’est jamais aussi belle que dans son premier jus.